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 Grâces et infortunes de la beauté

Chapitre I. Cassandre

Priam, roi de Troie, et Hécube ont pour fille Cassandre dont la beauté ravit Apollon qui veut l’épouser. Cassandre accepte à condition d’avoir le don de prophétie. Apollon le lui accorde mais Cassandre revient sur sa promesse et ses prophéties ne seront jamais crues. Elle devient une héroïne stoïcienne qui chemine les yeux ouverts dans son destin jusqu’à une mort violente qu’elle acceptera.

Lorsque Hécube est enceinte du futur Pâris, Cassandre annonce à sa mère que cet enfant sera à l’origine de malheurs pour Troie. Priam, prudent, décide alors la mort du bébé qui est porté et abandonné sur le Mont Ida. Là, des bergers le recueillent et le nomment Pâris. Devenu adulte, celui-ci voit le meilleur de ses taureaux emmené par des serviteurs du roi, qui le destinent à être le prix du vainqueur dans des jeux expiatoires en l’honneur d’Alexandre. Déterminé à recouvrer son bien, Pâris participe aux jeux qu’il remporte brillamment, vainquant en particulier ses frères dont l’un, Déiphobe, furieux d’avoir été battu par un berger, veut le mettre à mort. Pâris s’enfuit jusqu’à l’autel de Zeus. Cassandre révèle sa naissance. Pâris recouvre sa condition. Erreur fatale.

Chapitre II. L’art de conquérir une femme

Thétis est une déesse marine, fille de Nérée et de Doris. Elle est courtisée par Zeus et Poseidon mais un présage annonce que le fils de Thétis sera plus fort que son père. Zeus qui avait déjà joué ce tour à son père Cronos décide que Thétis épousera un mortel mais elle se métamorphose constamment pour échapper à son sort jusqu’à ce que Pélée la maîtrise si puissamment qu’elle soit empêchée de changer de forme. De guerre lasse, Thétis cède son consentement. Les dieux célèbrent alors les noces de Thétis et Pélée sur l’Olympe mais Eris, la déesse de la discorde, est écartée du banquet. Outrée, Eris se venge en lançant une pomme d’or sur laquelle est gravé : « A la plus belle ». Athena, Hera et Aphrodite bondissent alors de l’Olympe par dessus la mer Egée jusque sur les pentes du Mont Ida où une autre fille de la mer, la nymphe Œnone, a épousé Pâris. La sérénité sentimentale du jeune prince berger serait-elle gage de l’équité de son jugement ? Pâris se prononce. Il remet la pomme à Aphrodite et la plus belle déesse lui promet la plus belle femme. Pâris quitte alors Œnone pour quérir Hélène à Sparte, contre l’avis de Cassandre.

Chapitre III. Hélène

Zeus, toujours à l’affût de belles mortelles, prend la forme d’un Cygne pour séduire Leda, l’épouse de Tyndare, le roi de Sparte. Leda, déjà enceinte de Tyndare, pondra à la suite de l’étreinte avec le cygne un œuf d’où écloront Hélène et Pollux. De l’union avec Tyndare, naîtront Clytemnestre et Castor. Hélène grandit et sa beauté suscite l’admiration et le désir de tous les princes de Grèce. Thésée l’enlève mais ses frères la reprennent et la ramènent à Sparte. Vient le temps du mariage.

Plus de trente prétendants se la disputent. Ulysse n’est pas sur les rangs car il a déjà conquis Pénélope et propose un pacte : quel que soit le prétendant choisi, les autres promettent de lui porter secours tous ensemble si jamais quiconque tentait de ravir Hélène à son mari. Le pacte est accepté. Tyndare sacrifie un cheval. Les prétendants montent sur la peau du cheval et prêtent le serment solennel. Ménélas est choisi ou peut-être désigné par Tyndare mais qui est-il ? Le fils d’Atrée et d’Erope. C’est donc un atride et cette famille, chaudron de tant de tragédies, laissons la de côté.

Les débuts du mariage sont heureux. Tyndare appelle Ménélas à lui succéder sur le trône de Sparte. Naissent deux enfants : Hermione et Nicostrate. Et voici que Pâris arrive à Sparte où il est accueilli avec tous les honneurs. Aphrodite veille.

Chapitre IV. Iris

Quelques jours après l’arrivée de Pâris, Ménélas apprend la mort de Catrée, roi de Crète et son grand-père maternel, qui vient d’être tué par son fils Althemenes. Il s’embarque alors pour la Crète et quitte la très précieuse Hélène en lui recommandant de prendre bien soin de leur hôte. Aphrodite arrange une rencontre entre Pâris et Hélène. La fascination opère et c’est la chevauchée romantique des amants vers Troie. Hera s’empresse alors de prévenir Ménélas de la fuite d’Hélène. Elle dépêche sa messagère, la charmante, la douce, la délicate Iris qui file à Cnossos. Il fait nuit, elle entre dans le palais et danse plus qu’elle ne marche. Ses yeux rieurs brillent comme des papillons multicolores. Elle s’approche de la couche de Ménélas, se penche gracieusement et, dans un imperceptible effleurement de ses lèvres, elle glisse le message au fond de l’oreille de Ménélas. Elle le quitte, toujours légère et dansante. A la porte du palais, elle regarde le ciel. Vénus vient de se lever. Elle étend les bras et s’évapore dans un arc-en-ciel.

Chapitre V. La guerre de Troie

Le tonnerre gronde dans la poitrine de Ménélas. Il se lève, contemple la mer. Au loin une comète va droit vers l’Olympe. Les oriflammes claquent dans le vent du sud. Il convoque ses marins et cingle vers Argos. A peine débarqué, il se précipite à Mycènes chez son frère Agamemnon et rencontre le sage Nestor. Ils tiennent conseil et décident de convoquer le « pacte de Tyndare ». La Guerre de Troie aura bien lieu.

Elle commence par un combat singulier entre Ménélas et Pâris que Ménélas est prêt de remporter quand Aphrodite fait disparaître Pâris dans un brouillard. Les héros tombent en des combats homériques: Patrocle, Hector, Achille, Pâris, … La guerre s’éternise. Troie, c’est Verdun jusqu’à ce que le fameux Cheval ne  franchisse les murailles de la ville. Ménélas, toujours vivant, participe au carnage, arrive au palais royal, saisit Hélène et s’apprête à lui trancher la gorge quand son regard se trouble. Le vieil amour enfoui ressurgit. L’épée tombe de sa main.

Ultime grâce de la beauté.

Bruno Autin