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Françoise Autin, La Maison dans la Drôme, Radio St Ferréol, Rosalinde Deville, Yolande Versier
Auteur Françoise Autin | Titre La maison dans la Drôme | Genre Littérature générale | Date de Parution 1 juin 2011 | Éditeur Les Trois Platanes | Format 12,7×17,8 | Pages 140 | ISBN 978-2919270019 | Prix 15,00€. Disponible en librairie et chez l’éditeur (contact@troisplatanes.com, port gratuit).
Quatrième de couverture La maison dans la Drôme, c’est d’abord, dans la nouvelle qui donne son nom au recueil, le rêve d’une femme envoûtée par une demeure et un paysage. Puis l’auteur nous entraîne dans ce lieu étonnant où se nouent des amours heureuses ou tragiques et où se croisent des personnages aussi variés que des artisans, un poète américain, une touriste élégante, des familles amies prises sous le charme du pays et des anciens de village dont les conversations elliptiques révèlent leur histoire. Au fil des pages, l’éblouissement premier se transforme peu à peu en quête d’existence.
J’ai lu avec plaisir et émotion tes nouvelles qui m’ont étrangement rappelé, par un goût certain du romanesque, l’univers de maman, particulièrement la première sur la maison rêvée, – et possédée en rêve ? J’y retrouve aussi son goût pour voir ( ou inventer ) une réalité autre que l’apparence, le goût du secret, du dérobé ( Le Val des Nymphes ) que tu illustres toi aussi, avec ces pièces cachées si pleines d’histoires, ses maisons faussement abandonnées, ces routes pour nulle part qui conduisent pourtant bien à quelque chose, ô combien ( La lumière sur la Lance ).
Tes textes sont des instantanés, des moments volés, des moments grossis comme à la loupe, tout un travail de réflexion sur le temps : le temps cyclique et naturel du jour et des saisons, le temps mental et fulgurant de la mémoire ( Rendez-vous au creux des vignes ) ; et, via l’imagination et les fantômes, le passage d’une temporalité à une autre ( La Maison dans la Drôme, La lumière sur la Lance ) jusqu’au passage vers l’au-delà ( Le paradis du Val de Lez ) ? Mais il y aussi un travail sur le temps, comme on dit en musique, le tempo, avec des ralentis et des accélérations, et des changements de ton, quand surgit et s’efface une sensualité tendre et violente.
Tu racontes cette frontière fragile entre mort et vie, cette présence des morts et aussi cette absence des vivants ( Les étoiles ), et tu racontes aussi la frontière entre bêtes et hommes. J’aime la présence des animaux soit que les bêtes soient nommées et familières, Basile, Marguerite, soit qu’elles restent impénétrables, la tigrée, la noire.
Cela fait un contraste heureux avec la microsociété policée des humains. Il y a des échos entre les histoires d’hommes et les histoires de bêtes ( le rat et l’amant pendus ). Dans cette célébration des deux ordres, ne serais-tu pas un peu chaman, chère Françoise?
Le recueil est ramassé et dense, subtil et modeste, secret et lumineux.
Rosalinde Deville